19 juin 2004 :
une journée consacrée au ciel polynésien.
Résumé des interventions
Une héroïne de l »Espace parmi nous
Juin 1769, ou comment Vénus devient une pointe à Tahiti
Explication et illustration du phénomène du passage de Vénus devant le soleil
Quelques objets célestes de l »hémisphère austral
La lune des astronomes
La lune ou HINA dans la culture polynésienne
Le soleil, Te Ra, dans la culture polynésienne
Maui, cet attrapeur de soleil. Une image d »un héros mythique passé maître du ciel
Le ciel dans la culture polynésienne
UNE HEROÏNE DE L’ESPACE PARMI NOUS…
Le Dr. Janice Voss, ingénieur aérospatial et astronaute à la NASA, est invitée en Polynésie Française par l’Amicale des Anciens de l’Armée de l’Air, de l’Aéronautique et de l’Espace, pour les cérémonies de commémoration des 70 ans de la création de l’Armée de l’Air et des 60 ans du débarquement allié en France.
Janice Voss nous fera l’honneur d’inaugurer la session de conférences/débats.
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Janice est née le 8 octobre 1956, dans l’Indiana, mais considère Rockford (Illinois) comme étant sa ville natale. Elle aime la science-fiction, la danse, le volley-ball et… voler. Diplômée du lycée de Wilbraham (Massachusetts), en 1972, elle passe une licence en Sciences à l »université de Purdue en 1975, un master d »électrotechnique en 1977, puis, en 1987, un doctorat en génie aéronautique et spatial dans le fameux Massachusetts Institute of Technology (MIT). |
De 1973 à 1975, elle prit des cours par correspondance à l »université de l »Oklahoma. En 1977 et 1978, elle a également effectué un travail remarqué en physique de l »espace à l »université de Rice.
A cours de sa carrière, elle a reçu de nombreuses distinctions :
* Médailles de vol spatial de la NASA (1993, 1995) ;
* Zonta Amelia Earhart Fellowship (1982) ;
* Howard Hughes Fellowship (1981) ;
* National Science Foundation Fellowship (1976).
Collaboratrice au NASA Johnson Space Center de 1973 à 1975, Dr. Voss y fait des simulations sur ordinateur pour la Direction des Technologies et du Développement. En 1977, elle revient au Johnson Space Center et, pendant une année, participe à l’entraînement des équipages et enseigne les techniques de navigation.
Elle obtient son doctorat en 1987 et accepte est embauchée par la Orbital Sciences Corporation. Elle a en charge l’intégration des missions et le support des opérations en vol pour le Transfer Orbit Stage (TOS). Le TOS lança le Advanced Communications Technology Satellite (ACTS) depuis la navette spatiale en septembre 1993, ainsi que Mars Observer en 1992.
Choisie par la NASA en janvier 1990, Dr. Janice Voss devient un astronaute en juillet 1991. Elle reçoit sa qualification de vol, en tant que spécialiste en mission. Ses tâches techniques incluent les données de travail en Spacelab/Spacehab pour la Astronaut Office Mission Development Branch, et les données de robotique pour la Robotics Branch.
Elle a servi à bord de STS-57 en 1993, STS-63 en 1995, STS-83 et STS-94 en 1997, et STS-99 en 2000. Un vétéran de cinq vols spatiaux, Dr. Voss a passé plus de 49 jours dans l »espace, parcourant 18.8 millions de milles (env. 34 Millions de kms) en 779 orbites terrestres.
Dr. Voss a volé pour la première fois lors de la mission STS-57, sur la navette Endeavour (du 21 juin au 1er juillet 1993). Les grands moments de la mission furent la récupération satellite européen EURECA avec le bras robotique de la navette spatiale, une sortie spatiale pour deux membres d »équipage, et un lot d’expériences dans le premier vol d’un module de Spacehab. Elle a ensuite volé pour la mission STS-63 (du 3 au 11 février 1995) sur la navette Discovery. Les points culminants de cette mission furent le rendez-vous avec la station spatiale russe MIR, le déploiement et la récupération de Sparta 204, et le troisième vol de Spacehab. Elle a également volé comme pour STS-83 (du 4 au 8 avril 1997) avec la navette Columbia pour effectuer une série de tests en microgravité dans le Microgravity Science Laboratory (MSL). Mais la mission a du être écourtée, en raison de problèmes avec une unité de production d’énergie. Elle sera reprise trois mois plus tard avec STS-94 (du 1er au 17 juillet 1997), toujours à bord de Columbia. La mission de STS-94 MSL-1 Spacelab s »est de nouveau concentrée sur les travaux en microgravité. Plus récemment, Janice Voss a servi sur STS-99 (du 11 au 22 février 2000). Il s’agissait d’une mission de 11 jours d’observation de la Terre à l’aide d »un puissant radar (Shuttle Radar Topography Mission) installé dans la soute d »Endeavour.
JUIN 1769, ou COMMENT VENUS DEVIENT UNE POINTE A TAHITI
Robert Koenig – S.E.O.
Comment mesurer le passage d »une planète devant une étoile – ou comment mesurer le transit de Vénus devant le Soleil ? Aujourd’hui comme hier : par un travail d’équipe qui s »intègre dans un réseau d »observation !
Tahiti, abordée par hasard en 1767 par Wallis, transformée en Nouvelle-Cythère par Bougainville en 1768, devient, grâce à Cook et aux savants qui l’accompagnent, l’un des 80 observatoires astronomiques établis par les sociétés et académies savantes de l’Europe du siècle des Lumières dans le monde entier, afin de mieux comprendre c’est-à-dire de mesurer la mécanique céleste.
Le transit de Vénus ne dure que quelques heures le 3 juin 1769, mais le séjour des marins et des savants de l’Endeavour durera 3 mois. Ce n’est plus un simple contact, mais la rencontre prolongée entre deux mondes qui se découvrent avec de « doux souvenirs », des marchés, des incidents et la violence née des malentendus.
Premier Occidental à faire le tour de l’île de Tahiti, le capitaine se transforme en ethnologue : Cook ne se contente pas d’être le cartographe des îles, de leurs lagons et de leurs récifs, il est le premier à dresser la carte des sentiments, des désirs, des émotions et des interdits, des joies et des peines des hommes et des femmes qui se mêlent et se côtoient ; et les artistes qui l’accompagnent nous restituent encore aujourd’hui les paysages, les villages, les pirogues et les outils, la vie quotidienne et religieuse du Tahiti des temps anciens.
Ile d »expériences humaines mais aussi d’expérimentations scientifiques, le Tahiti de 1769 annonce l »avenir des îles du Pacifique…
L’Endeavour de J. Cook. Haut de page
EXPLICATION ET ILLUSTRATION DU PHENOMENE DU PASSAGE DE VENUS DEVANT LE SOLEIL
Jean-Paul Longchamp – S.A.T.
1639 ; 1761 ; 1769 ; 1874 ; 1882 ; 2004 … Chacune de ces années est marquée par le passage de Vénus devant le soleil, un « transit » pour parler comme les astronomes. D’autres avant l’ont été pareillement et d’autres après le seront aussi …
Les historiens ont très largement relaté les efforts accomplis par les expéditions parties aux quatre coins du mondes pour observer ce phénomène …
Mais pourquoi ?
Qu’est ce qui a pu motiver un tel déploiement de moyens, vers des contrées plus ou moins hospitalières et, en tout cas, généralement lointaines… à une époque ou il ne suffisait pas de prendre un billet d »avion pour se retrouver aux antipodes ?
La réponse tient en un mot : la parallaxe ! Un grand mot bien « ronflant » pour désigner une notion très simple .
Nous laisserons donc résolument de côté le « ronflant » pour ne retenir que le « simple » … Vénus passe devant le soleil … Mais pourquoi ?
Est-elle la seule planète à se permettre cette familiarité avec notre étoile ?
Pour lever un coin du voile, Vénus tourne autour du soleil en 224 jours terrestres … disons 8 mois. Vu de la terre, elle se déplace donc d »un côté à l »autre du soleil tous les 4 mois … une fois en passant « par derrière » et une fois en passant « par devant » …
Mais alors pourquoi est ce un événement si rare ? Pourquoi ne peut on observer ces transit chaque fois que la planète passe « par devant » ?
A nouveau nous tenterons de répondre le plus simplement possible en présentant d’abord le système solaire où nous verrons que tout n’est pas aussi bien rangé qu’on le croit. Puis nous constaterons quelques effets des ces désordres relatifs … dont, entre autres, les rares transits de Vénus.
… un dessin, ou même plusieurs, valant bien mieux qu »un long discours nous illustrerons ces explications aussi abondamment que possible.
Le système solaire. Haut de page
OBJETS CELESTES REMARQUABLES DE L »HEMISPERE AUSTRAL
Yannick Amaru – Proscience
Les revues d’astronomie grand public s’intéressent davantage au ciel de l’hémisphère boréal qu’à celui de l’hémisphère austral.
Et pourtant l’hémisphère boréal ne compte que 29 constellations contre 47 pour l’hémisphère austral, auxquelles il faut ajouter 12 constellations écliptiques ou zodiacales. L’hémisphère austral contient par ailleurs des objets remarquables et scientifiquement intéressants, tels que galaxies, nébuleuses, amas d’étoiles, supernovae, quasars etc…dont quelques uns sont répertoriés ci-après :
- La Croix du Sud et le Sac à Charbon ;
- La Constellation du Centaure avec l’étoile Proxima Centauri, l’étoile visible à l’œil nu la plus proche de la planète Terre ;
- Le Grand et le Petit Nuage de Magellan, les deux galaxies les plus proches de la nôtre ;
- Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel ;
- Canopus, l’étoile la plus brillante après Sirius ;
- La Supernova 1987A, étoile Sanduleak 69202, qui a explosé le 24 février 1987 dans le Grand Nuage de Magellan ;
- La Fausse Croix ;
- Oméga du Centaure, l’amas globulaire le plus brillant du ciel ;
- La constellation du Scorpion et son étoile Antarès, l’une des plus grosses étoiles connues ; la queue du Scorpion porte le nom tahitien « Te Matau a Maui » (l’Hameçon de Maui)
- La constellation d’Orion et la fameuse nébuleuse d’Orion, la plus belle du ciel, une célèbre pépinière d’étoiles nouvelles ;
- Les Pléiades (ou Matarii : les petits yeux) près de la constellation du Taureau ;
- La Boite à Bijoux ;
- La Couronne Australe ;
- NGC 4038, deux galaxies en collision près de la constellation du Corbeau ;
- Enfin le plus gros diamant de la galaxie est une étoile de la constellation du Centaure.
Compte tenu de la richesse du ciel austral, on peut regretter que notre fenua ne soit pas doté d’un véritable observatoire astronomique. L’arrivée prochaine d’un planétarium mobile, précurseur espéré d’un grand planétarium fixe, pourrait contribuer à l’installation de cet observatoire astronomique et à l’émergence de vocations scientifiques chez nos jeunes.
La Croix du Sud, la plus petite, mais la plus connue de nos constellations.
LA LUNE DES ASTRONOMES
Jean-Paul Longchamp – S.A.T.
« Quelle chance nous avons d’avoir un astre aussi beau aussi près de nous ! »
Ainsi parlait l »un de mes amis astronome amateur … et il avait raison.
C’est une chance parce qu’observer la lune est ainsi à la portée de tous. Avec ou sans instrument elle reste passionnante et belle à « regarder »
Mais c’est aussi une chance parce que nous aurions aussi bien pu ne pas avoir de satellite … Vénus ni Mercure, plus proches toutes deux du soleil n’en ont.
Nous aurions alors été privés du plus beau laboratoire d’astronomie que l »Homme ait pu rêver.
C »est sur la lune que les premiers « opticiens astronomes » ont pu expérimenter leurs premières lunettes et télescopes, c »est la lune qui leur a permis de constater « de visu » que la terre est ronde, grâce à l »observation de son ombre sur notre satellite lors des éclipses de lune, et même d »en mesurer le diamètre. C »est encore la « belle sélène » qui a permis les premières observations de la couronne solaire et des protubérances de notre étoile, car elle a poussé la gentillesse jusqu »à se positionner à une distance telle qu »elle montre un diamètre apparent exactement égal à celui du soleil. Quand on sait que cette coïncidence est due au fait que, 400 fois plus petite que le soleil, la lune se trouve très précisément 400 fois plus près de la terre … on voit que parfois, le loto sidéral nous offre des « super cagnotes » extraordinaires.
Plus proche de nous elle fut aussi un terrain d »entraînement idéal pour mettre au point les techniques qui nous permettrons sans doute un jour d »atteindre les autres planètes du systèmes solaire.
Mais pourquoi la lune nous montre t–elle toujours la même face ? Et pourquoi le « croissant » change t-il de forme et de place dans le ciel ?
Au delà des légendes et des interprétations qu’ont pu en donner les Hommes, de toutes les époques (encore actuellement, certains délires « astrologiques » laissent rêveurs), au delà donc des mythes, nous visiterons la lune … pour garder les pieds sur terre !
LA LUNE ou HINA DANS LA CULTURE POLYNESIENNE
Flora Devatine
C’est une tentative d’interprétation du récit mythique de Hina, première femme créée, grande exploratrice des terres nouvelles, protectrice des hommes pendant leurs pérégrinations terrestres et marines, experte dans l’art du battage du tapa,…
Elle offrit aux hommes le tapa des dieux, c’est à dire la conscience et la connaissance…
Une interprétation à partir de la terminologie, de l’anthroponymie, de quelques éléments du calendrier lunaire et des récits mythiques
Hina, la Lune
LE SOLEIL, TE RA, DANS LA CULTURE POLYNESIENNE
Alban Ellacott – Proscience – Haururu
Le soleil, TE RA dans la culture polynésienne tenait une très grande place mystique tant dans l’avènement du jour que dans le concept de la vie ou de la mort.
Comme dans les civilisations Egyptiennes, Japonaises, Sud Américaines et plus particulièrement Incas, le soleil est omniprésent dans la symbolique de toutes manifestations populaires, cérémonielles, ou religieuses.
Contrairement à la trilogie chrétienne : enfer, purgatoire et paradis, les civilisations polynésiennes n’ont que le Paradis. Pour elles le paradis se trouve sur terre, c’est une île sacrée ‘Hawaiki Nui’ où le jour est permanent, éclairée sans discontinuité par la divinité soleil ‘TE RA’. Une île sacrée baignée par cette lumière bénie source de vie. Une Ile pêchée du fond de l’océan par ‘Maui’ avec son hameçon ‘te matau o Maui’ situé dans la constellation du Scorpion, et sur laquelle il a essayé de figer le soleil en tentant d’arrêter sa course avec son filet de pêche.
Pour les civilisations polynésiennes en effet :
Ce retour est symbolisé par le voyage en pirogue dans la voûte étoilée.
La quête de ce paradis serait à l’origine des grandes migrations polynésiennes d’Ouest en Est. De la nuit, là où se couche le soleil, ‘te tape ra’a mahana’, vers le jour, là ou se lève le soleil, ‘te hitia’a o te ra’. Ce paradis berceau de la divinité-soleil ‘RA’ est le ‘ana’, la ‘grotte’, la partie du ciel où le soleil est permanent, là où il ne se couche jamais.
Dans ce cycle de la vie, la quête du soleil de ‘Hawaiki Nui’ apparaît comme la quête de la vie éternelle sur terre.
MAUI, CET ATTRAPEUR DE SOLEIL
Image d »un héros mythique passé maître du ciel.
Louis Cruchet et Libor Prokop – C.I.E.L.
Le ciel polynésien s’inscrit bien dans une typologie axiale du temps et de l’espace.
En Polynésie, Maui n’est pas une personnification solaire, mais apparaît avoir été un héros capable de piéger le soleil, de maîtriser le temps, en somme un personnage épique qui met en représentation l’appropriation anthropocentrique du ciel.
L’hameçon de Maui (Te matau o Maui), dans la constellation du Scorpion, qui permit de tirer les îles de l’océan n’est-il pas l’hameçon métaphorique qui, grâce à ses étoiles, guide les navigateurs dans leur périple ?
Ainsi Maui nous conduit à la contemplation du ciel comme reflet de l’océan (voir les deux séquences des constellations polynésiennes.
Une autre version des périples de l’attrapeur de soleil, non plus cette fois dans le sens partant du couchant pour aller vers le levant comme le voudrait la tradition polynésianiste, mais sur l’axe Nord/Sud des pôles célestes est présentée ensuite.
Maui attrapant le soleil (d »après J. Boullaire)
LE CIEL DANS LA CULTURE POLYNESIENNE
Jean-Claude Teriierooiterai – Libor Prokop – Hans Carlson
L’homo sapiens a colonisé le monde à pied. Partis d’Afrique, il a atteint les extrémités du continent européen et asiatique en utilisant essentiellement les muscles de ses jambes.
Lors des dernières glaciations, il a sans doute traversé le détroit de Behring en marchant sur la banquise reliant la Sibérie à l’Alaska. Il a de ce fait, le premier, mis les pieds en Amérique. Il a probablement utiliser encore ses jambes pour se rendre en Australie.
En définitive, la seule partie du monde à avoir été peuplées par la voie maritime, ce sont les îles situées dans l’océan Pacifique.
L’histoire commence vers 4 000 ans av. J.-C. Des populations néolithiques, probablement originaire de Chine où leur présence est attestée en 5 000 ans av. J.-C., entament leur progression maritime en Asie du Sud-Est insulaire puis vers la Mélanésie du nord. Ce sont des peuples, locuteurs de la famille des langues austronésiennes. Ils ne sont pas les premiers. Avant eux, d’autres hommes, profitant de la baisse du niveau des océans il y 55 000 ans ou peut-être même 75 000 ans, ont atteint l’Australie, la Nouvelle-Guinée, la Tasmanie et le Nord des îles Salomon. Ces ensembles ne formaient alors qu’une seule terre. Maîtrisant peu l’art de la navigation, ils n’iront pas plus loin, mais ils vont se retrouvés isolés sur leurs terres devenues des îles lors de la remonté des eaux.
Quant aux locuteurs austronésiens, pendant plus d’un millénaire, ils vont côtoyer leurs prédécesseurs « non austronésiens ».
Ils développeront, dans une zone centralisée autour des îles Bismarck, une culture typiquement océanienne caractérisée entre autre par la réalisation d’une poterie dite de Lapita et par la maîtrise de l’art de la navigation qui va leur permettre de pousser plus loin vers le centre de l’océan Pacifique.
Aux environs de 1 500 ans av. J.-C., le reste des îles mélanésiennes sera atteint (Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji).
Les îles de la Polynésie occidentale seront occupées peu après.
Grâce aux rapprochements linguistiques, nous savons que la protolangue utilisée par les populations des premières îles polynésiennes colonisées (les Tonga, les Samoa ou les îles Wallis), a une origine commune avec celles de certains clans mélanésiens des îles Fidji.
Il faut probablement attendre encore un millénaire avant que les Polynésiens ne se lancent à l’assaut de la Polynésie orientale et atteignent les pointes extrêmes du triangle polynésien : Hawaii, Île de Pâques et Nouvelle-Zélande.
Cette conquête du Pacifique a pu se faire certes, grâce à un perfectionnement de la technique de fabrication des embarcations et à une maîtrise de la mer et du vent, mais surtout, grâce à l’utilisation des astres, seuls repères sérieux sur l’océan pour pouvoir s’orienter. Ce qui a permis aux polynésiens de s’aventurer plusieurs jours loin des côtes et de découvrir toutes les îles du Pacifique y compris les plus minuscules.
L’observation et la connaissance du mouvement des astres deviendront l’un des éléments indispensables à leur survie en mer. Ils excelleront dans cette science à l’instar des peuples de Mésopotamie ou du bassin méditerranéen.
Grâce aux écrits laissés par les voyageurs et les missionnaires, et surtout grâce aux travaux de recherches effectuées par la « Polynesian Voyaging Society », nous connaissons aujourd’hui le haut degré de connaissance atteint par les polynésiens dans ce domaine.
Selon le mythe de création du monde par Ta’aroa, le dôme du ciel maintenu par des piliers n’est que le reflet de la surface de l’océan. Les astres de leurs côtés sont des personnages royaux rattachés aux « marae » des « ari’i », reflet sur terre de leur position céleste.
Par le biais du récit poétique de la naissance des astres, J.C. Teriierooiterai et Libor Prokop nous propose un voyage de constellation en constellation comme les navigateurs polynésiens d’autrefois.
Puis Hans Carlson nous parlera de la technique de navigation astrale utilisée par les anciens dans le Pacifique jusqu’au début du 20ème siècle.
Une navigation hauturière rendue possible grâce à une parfaite connaissance du ciel.